L’apnée du sommeil, souvent négligée, peut avoir des conséquences significatives sur le développement neurocognitif et comportemental, notamment chez les enfants atteints de trisomie 21. Une étude récente menée par l’hôpital Necker-Enfants malades et l’Institut Jérôme Lejeune révèle que le dépistage et la prise en charge précoces avant l’âge de 12 mois peuvent améliorer considérablement ces aspects.
Comment un simple dépistage peut-il transformer le développement d’un enfant ? Quels sont les défis actuels pour accéder à ces soins essentiels ? Découvrez dans cet article les résultats surprenants de cette étude et les recommandations des chercheurs pour un avenir meilleur !
L’importance du dépistage précoce de l’apnée du sommeil chez les nourrissons trisomiques
Le dépistage et la prise en charge de l’apnée du sommeil avant l’âge de 12 mois sont essentiels pour améliorer le développement neurocognitif et comportemental des enfants atteints de trisomie 21. C’est ce que révèle le programme de recherche clinique Respire 21, mené par l’hôpital Necker-Enfants malades et l’Institut Jérôme Lejeune. Les résultats encourageants de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique britannique Lancet Regional Health – Europe.
Les chercheurs ont observé que 97 % des nourrissons trisomiques souffrent d’apnée obstructive du sommeil, une condition liée à des dysfonctionnements neurocognitifs et comportementaux. Pour remédier à cela, 40 nourrissons ont subi une polysomnographie tous les six mois entre 6 et 36 mois.
Résultats du programme de recherche Respire 21 sur le syndrome de Down (trisomie 2 https://t.co/sm5t0WFiDR
— catherine de Gavre (@anaerevue) September 26, 2024
Leurs résultats ont été comparés à ceux d’un groupe témoin recevant une seule polysomnographie à 36 mois. Les enfants dépistés et traités ont montré un quotient de développement supérieur de quatre points par rapport aux autres, soulignant l’importance du dépistage précoce et régulier.
Un appel urgent à l’action
Cependant, l’accès aux explorations du sommeil et au traitement de l’apnée reste très limité en France. « Peu de centres peuvent réaliser une polysomnographie, surtout chez les jeunes enfants porteurs de trisomie 21 », explique le Pr Brigitte Fauroux, responsable scientifique de l’étude et chef de service à l’hôpital Necker-Enfants malades.
Pour mettre fin à cette « perte de chances », les chercheurs appellent à un soutien accru de l’État et des industriels. Ils insistent sur la nécessité de développer des alternatives simples et accessibles à la polysomnographie, afin d’améliorer la qualité de vie des enfants trisomiques.