Les aides financières destinées aux personnes en situation de handicap suscitent de nombreuses interrogations quant à leur adéquation avec les besoins réels des bénéficiaires. Malgré les efforts déployés pour améliorer l’accessibilité et l’inclusion, un fossé persiste entre les allocations proposées et les défis quotidiens rencontrés par ces individus.
Ce constat soulève des questions cruciales sur l’efficacité des dispositifs actuels et la nécessité d’une réforme en profondeur. Découvrez pourquoi ces aides semblent inadaptées et explorez les pistes envisageables pour mieux répondre aux attentes des personnes concernées, tout en garantissant une véritable équité sociale.
Obligation d’un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) et critères de cumulabilité
Depuis le 1er janvier 2024, MaPrimeAdapt’ impose l’intervention obligatoire d’un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) pour évaluer les besoins en travaux d’adaptation du logement. Ce professionnel, accrédité par l’Anah, est chargé de réaliser un diagnostic et de chiffrer les devis nécessaires.
Contrairement à la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), qui ne requiert pas cette assistance, MaPrimeAdapt’ peut être cumulée avec la PCH. Cependant, elle présente des critères financiers et administratifs plus stricts.
Tandis que la PCH offre une enveloppe renouvelable sous certaines conditions, MaPrimeAdapt’ ajuste son taux de prise en charge selon les revenus du foyer, rendant son accès plus sélectif.
Public éligible et conditions de ressources
MaPrimeAdapt’ s’adresse principalement aux personnes âgées et à celles ayant un taux d’incapacité d’au moins 50 %, élargissant ainsi l’accès par rapport à la PCH. Cependant, ses conditions de ressources sont plus strictes.
Contrairement à la PCH, qui ne prend pas en compte tous les revenus du ménage, MaPrimeAdapt’ évalue l’ensemble des ressources familiales, ce qui peut limiter son accessibilité.
Cette aide conjugalisée impose une analyse financière rigoureuse pour déterminer le taux de prise en charge, allant jusqu’à 70 % pour les foyers très modestes. En revanche, la PCH offre une couverture partielle ou totale des coûts sans cette contrainte, mais avec un plafond sur dix ans.
Critiques et observations sur l’accessibilité et le financement
APF France handicap critique MaPrimeAdapt’, estimant qu’elle ne répond pas adéquatement aux besoins des personnes handicapées, car elle est principalement orientée vers les personnes âgées. L’association déplore également que le gouvernement n’ait pas augmenté l’enveloppe de la PCH, inchangée depuis des années.
En termes de travaux finançables, MaPrimeAdapt’ couvre des aménagements comme les rampes d’accès ou les douches de plain-pied, tandis que la PCH finance des équipements spécifiques au handicap, tels que les monte-escaliers.
La différence réside dans l’approche : MaPrimeAdapt’ impose un diagnostic préalable par un AMO, alors que la PCH offre plus de flexibilité sans cette exigence.
