La réforme de l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) suscite un vif intérêt et soulève de nombreuses questions. Ce dispositif crucial pour les personnes en situation de handicap connaît des changements significatifs qui pourraient impacter la vie quotidienne de nombreux bénéficiaires.
Comprendre les tenants et aboutissants de cette nouvelle législation est essentiel pour anticiper ses effets sur le soutien financier accordé aux adultes handicapés.
Qui pourra bénéficier de ces ajustements ? Quels critères seront désormais pris en compte ? Cet article explore les détails de cette réforme, offrant un éclairage précieux sur les implications concrètes pour ceux qui dépendent de cette allocation indispensable.
Augmentation des ressources et bénéfice moyen pour les bénéficiaires de l’AAH
Depuis le 1er octobre 2023, la réforme de la déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) a permis à environ 150 000 ménages d’améliorer leur situation financière. En supprimant la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de cette allocation, ces foyers ont vu leurs ressources augmenter significativement.
Selon l’Insee, le gain mensuel moyen s’élève à 237 euros par bénéficiaire, ce qui représente une avancée notable vers une plus grande autonomie financière pour les personnes en situation de handicap vivant en couple. Cette mesure vise à renforcer leur indépendance économique, bien que son impact varie selon les niveaux de vie des ménages concernés.
En 2023, le nombre de bénéficiaires de l’#AAH a augmenté de 4,3% en France et 1,9% en Savoie. La réforme de la déconjugalisation (10/2023) a permis à des personnes handicapées en couple d’obtenir cette prestation alors qu’ils en étaient exclus du fait des revenus de leur conjoint pic.twitter.com/zGSHeVCbVz
— Caisse d’allocations familiales de la Savoie (@Caf73_actus) November 6, 2024
Impact global de la réforme sur les ménages bénéficiaires
La réforme visant à renforcer l’autonomie financière des personnes handicapées vivant en couple a généré un impact économique significatif. En effet, environ 200 000 ménages ont bénéficié d’une augmentation totale de leur revenu disponible de 580 millions d’euros.
Cette mesure, qui supprime la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), se traduit par un gain annuel moyen de 2 840 euros pour les foyers concernés.
Toutefois, cette avancée ne profite pas uniformément à tous : si certains voient leurs ressources augmenter, d’autres, notamment parmi les nouveaux bénéficiaires modestes, peuvent être désavantagés par ce nouveau mode de calcul individualisé.
Répartition des gains et pertes parmi les bénéficiaires
La réforme de la déconjugalisation de l’AAH a engendré des disparités notables parmi les couples concernés. Les ménages situés entre le 4e et le 9e décile de niveau de vie ont majoritairement bénéficié d’une augmentation de leurs ressources, tandis que ceux appartenant aux trois premiers dixièmes ont souvent subi des pertes.
En particulier, les nouveaux bénéficiaires modestes se retrouvent parfois pénalisés par le plafond individualisé, dépassant ainsi les seuils fixés malgré des revenus conjugués auparavant admissibles.
À l’inverse, les foyers déjà bénéficiaires avant la réforme conservent un avantage grâce à une option de calcul plus favorable, qui prend en compte ou non les revenus du conjoint selon ce qui leur est le plus bénéfique.