L’année 2025 marque un tournant décisif pour les retraités en France, avec la possible suppression de l’abattement fiscal qui avait jusqu’alors allégé leur charge fiscale. Cette mesure, longtemps considérée comme un soutien essentiel pour de nombreux ménages, disparaît désormais du paysage fiscal, suscitant inquiétudes et interrogations parmi les seniors.
Quels seront les impacts réels de cette décision sur le pouvoir d’achat des retraités ? Comment ces derniers pourront-ils s’adapter à ce changement majeur ? Cet article explore les conséquences potentielles de cette réforme et propose des pistes pour mieux comprendre et anticiper ses effets sur le quotidien des retraités.
Contexte et objectif de la suppression de l’abattement fiscal
Face à un déficit budgétaire projeté de 40 milliards d’euros pour 2026, le gouvernement envisage sérieusement de supprimer l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite. Cette mesure pourrait rapporter annuellement 5 milliards d’euros à l’État.
Instaurée en 1978, cette niche fiscale permet aux retraités de réduire leur revenu imposable, mais son coût croissant pèse lourdement sur les finances publiques. En révisant cet avantage, le gouvernement espère non seulement combler une partie du déficit, mais aussi repenser la contribution fiscale en fonction des moyens plutôt que de l’âge, ciblant ainsi davantage les foyers aisés.
Fonctionnement et portée de l’abattement fiscal actuel
L’abattement fiscal de 10 % sur les pensions, mis en place en 1978, est une mesure automatique qui réduit le revenu imposable des retraités. Il s’applique aux pensions de retraite, de réversion, d’invalidité et alimentaires, avec un montant allant de 450 € par bénéficiaire à 4 399 € par foyer.
Cette réduction fiscale vise à compenser certains frais liés à l’âge, tout en offrant un allègement similaire aux déductions fiscales accordées aux actifs. Actuellement, environ 15 millions de ménages bénéficient de cet avantage, soulignant son importance pour alléger la charge fiscale des retraités dans un contexte économique souvent contraint.
Conséquences sociales et fiscales de la suppression envisagée
La suppression de l’abattement fiscal de 10 % pourrait avoir des répercussions significatives sur les retraités imposables, notamment ceux des foyers plus aisés.
Selon l’OFCE, les 5 % de retraités les plus riches verraient leur impôt augmenter en moyenne de 850 €, tandis que 500 000 ménages deviendraient imposables.
Cette hausse du revenu fiscal de référence pourrait également remettre en question l’accès à certains avantages sociaux ou fiscaux, tels que le taux réduit de CSG. Les associations et syndicats expriment leurs inquiétudes face à cette mesure perçue comme injuste.
Des alternatives, telles qu’une réduction partielle de l’abattement, sont envisagées pour protéger les retraités modestes tout en augmentant la contribution des foyers aisés.